Télétravail, un substantif à la pointe de l’actualité, se dit en allemand Home-Office et en anglais… work from home (WFH). Cherchez l’erreur… Contrairement au terme Handy, pure création lexicale de mes compatriotes allemands pour désigner le téléphone portable quand Boris Johnson et ses concitoyens disent, eux, mobile phone, Home Office existe bien en anglais. C’est ainsi que les Britanniques nomment leur Place Beauvau1. Sans majuscules, l’expression désigne aussi, dans le jargon fiscal, la pièce de son domicile où l’on pratique le télétravail et qui, à ce titre, ouvre droit à diverses déductions. Voilà ce que je ne savais pas encore et ai appris hier matin grâce au Süddeutsche Zeitung (SZ).
Après Bergen-Belsen, Buchenwald, Flossenbürg, Ravensbrück, Sachsenhausen… c’est au tour de Dachau, le tout premier camp de concentration aménagé par le régime nazi, de voir les commémorations du 75e anniversaire de sa libération escamotées pour cause de pandémie. Les célébrations prévues le 3 mai prochain et auxquelles devaient participer 2 000 personnes, dont 90 rescapés, seront donc virtuelles : discours, services religieux ainsi qu’un concert pourront être suivis en direct sur le site du mémorial (https://www.kz-gedenkstaette-dachau.de/fr/).
S’il est une identité que j’ai toujours eu du mal à endosser, c’est bien celle de femme d’intérieur avec son long cortège d’activités peu valorisées dont j’ai d’ailleurs fini par déléguer celles qui me rebutent le plus. Ainsi ai-je remis, il y a plusieurs années déjà, mon aspirateur entre de meilleures mains que les miennes, jouissant depuis d’un bonheur sans nuage chaque fois que résonne « l’agaçant vrombissement de l’appareil préparant la lente assomption du propre, dans cette ambiance cataclysmique si nécessaire […] à la perception de la quiétude qu’elle se plaît à préparer sous le masque »1. Enfin, le bonheur sans nuage, c’était avant… avant qu’un virus, doté d’un nom que jamais un officier d’Etat civil n’entérinerait, ne débarque dans nos existences et ne nous assigne tous à résidence, tous c’est-à-dire y compris MA femme de ménage !
D’un naturel très casanier et pratiquant depuis près de 30 ans le télétravail, je mentirais en affirmant que le confinement a complètement bouleversé mon quotidien et que je souffre de ne plus guère m’éloigner de mon village de l’ouest munichois. Pour la bonne raison que comme l’écrivaine Lydie Salvayre1, j’y demeure d’autant plus volontiers qu’il « contient le monde, puisque s’y produit tout ce qui fait le monde : la douleur de vivre, les grands débats, l’arrogance des riches et le mépris des pauvres, la soumission des uns et l’insoumission des autres, la bien-pensance de presque tous démentie chaque jour par leurs actes, le désir d’une vie digne de ce nom, les médisances, les joies… Puisque j’y croise des amers, des contents, des colériques, des rebelles, des racistes, des égarés, des cœurs brisés, bref, tous les hommes. »2
Au commencement étaient Aristote1 et sa citation : « l’homme est par nature un animal politique », dans laquelle l’adjectif "politique" étant à prendre au sens étymologique (polis = la cité en grec), il est question de l’être humain en tant que membre d’une communauté, en tant qu’être social. Formulé en ces termes, le postulat du philosophe entre de suite en résonance avec ce que nous vivons actuellement. La meilleure illustration en est qu’une fois rempli ses placards de papier toilette, conserves et autres kilos de farine, pâtes, riz et sucre, l’être humain confiné se préoccupe avant tout de la continuation de sa vie sociale… moins par d’autres moyens qu’en poussant les moyens habituels jusqu’à leur paroxysme. Ainsi le temps passé devant les écrans croît-il en ce moment, à l’instar du nombre des victimes du Covid-19, de façon exponentielle. Cela va du cours de sport à l’apéro entre copains, aussi virtuels l’un que l’autre et aux effets que l’on espère plus réels pour le premier que pour le second, en passant par la téléconsultation psy, la séance de coaching, le webinaire...
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