Entre Bourgogne et Champagne
Bourguignonne – et fière de l’être, forcément – je n’ai cependant pas à creuser bien profondément le terreau familial pour buter sur des racines provenant d’autres régions. Parmi celles-ci, la Champagne où vit aujourd’hui encore toute une partie de ma parentèle. Nous nous croisons ici et là, lorsque l’un d’entre nous a tiré sa révérence généralement, un enterrement étant souvent l’occasion de réactualiser la chronique familiale voire de renouer des liens.
A la fin du mois d’août, j’ai pris des nouvelles de l’une de mes cousines, viticultrice sur la Côte des Bars, lui demandant si les vendanges, particulièrement précoces cette année, se passaient bien. Et ne voilà-t-il pas qu’elle me répond : « Les vendanges sont finies, on a tué le chien hier soir ! ». Sa réponse m’a quelque peu déconcertée, non que la vision de ma cousine armée d’un merlin1 et s’apprêtant à faire passer le meilleur ami de l’homme de vie à trépas m’ait traversé l’esprit – elle ne ferait pas de mal à une mouche… Non, ce qui m’a surprise, c’est de me retrouver confrontée, moi la spécialiste (autoproclamée) des expressions idiomatiques/imagées2, à une expression que je ne connaissais pas.

Les cruciverbistes parmi vous ont maintes fois croisé la définition que voici :
Vézelay, sa colline inspirée, sa basilique Sainte-Marie-Madeleine et son petit cimetière où reposent Georges Bataille, Maurice Clavel, Jules Roy et Max-Pol Fouchet. Le village bourguignon célèbre cette année les 40 ans de la disparition de ce dernier. Je serai d’ailleurs le 14 juillet sur la terrasse du château pour entendre à nouveau résonner les mots de celui dont l’épitaphe rappelle qu’« il aima la liberté ».