Le 75e anniversaire de la libération du camp de Dachau sera virtuel.
Après Bergen-Belsen, Buchenwald, Flossenbürg, Ravensbrück, Sachsenhausen… c’est au tour de Dachau, le tout premier camp de concentration aménagé par le régime nazi, de voir les commémorations du 75e anniversaire de sa libération escamotées pour cause de pandémie. Les célébrations prévues le 3 mai prochain et auxquelles devaient participer 2 000 personnes, dont 90 rescapés, seront donc virtuelles : discours, services religieux ainsi qu’un concert pourront être suivis en direct sur le site du mémorial (https://www.kz-gedenkstaette-dachau.de/fr/).
Les organisateurs sont les premiers à regretter que l’événement ne puisse être célébré avec plus de retentissement, mais l’essentiel n’est-il pas de ne pas céder le terrain au silence, le silence porteur d’oubli dont la menace se fait d’autant plus précise que la date des faits s’éloigne dans le temps ?! Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Monsieur Heiko Maas, s’exprimait lui aussi en ce sens le 19 avril dernier lors du 75e anniversaire de la libération du camp de Sachsenhausen :
« […] la lutte contre l’oubli ne peut être silencieuse. […] C’est un devoir au nom de notre responsabilité historique. C’est un devoir au nom du respect dû aux victimes de la folie destructrice de l’Allemagne. Pour immuniser la société contre le poison de la haine et de l’antisémitisme, nous devons tous témoigner. […] Car chaque histoire, chaque nom que nous préservons de l’oubli, fait de nous des témoins. Des témoins de ce qui a été. Des témoins de ce qui ne doit plus jamais arriver. »
Relire ma chronique de 2019 sur la libération du camp de Dachau