Vous le saviez peut-être, moi pas encore !
Télétravail, un substantif à la pointe de l’actualité, se dit en allemand Home-Office et en anglais… work from home (WFH). Cherchez l’erreur… Contrairement au terme Handy, pure création lexicale de mes compatriotes allemands pour désigner le téléphone portable quand Boris Johnson et ses concitoyens disent, eux, mobile phone, Home Office existe bien en anglais. C’est ainsi que les Britanniques nomment leur Place Beauvau1. Sans majuscules, l’expression désigne aussi, dans le jargon fiscal, la pièce de son domicile où l’on pratique le télétravail et qui, à ce titre, ouvre droit à diverses déductions. Voilà ce que je ne savais pas encore et ai appris hier matin grâce au Süddeutsche Zeitung (SZ).
Sans doute Home-Office fait-il plus sérieux, plus professionnel que Hausarbeit ou Heimarbeit, qui risqueraient de plus d’être confondus avec les tâches ménagères, suppute le journaliste du SZ. Eh oui, l’Allemagne, que soutient pourtant un solide corset législatif, n’a pas de loi "AllGood", pardon Toubon2. En effet, rien de comparable ici même si le Denglisch (équivalent du franglais pour l’allemand) suscite moult critiques et pas seulement de la part de puristes dans mon genre…
1. Pour les expatriés de longue date : il s’agit de l’adresse du ministère de l’Intérieur français (depuis 1861) comme on dit Matignon pour la résidence d’Edouard Philippe ou Quai d’Orsay pour celle de Jean-Yves Le Drian.
2. du nom de l’ancien ministre de la Culture et de la Francophonie (1993-1995) parti en croisade contre l’usage excessif de termes anglais dans la langue de Molière