JE SUIS CHARLIE

Et oui, je m'y mets moi aussi. L'idée de créer un blog me trottait certes dans la tête depuis un moment, mais en bonne procrastinatrice – même structurée* –, je laissais trotter… C'était compter sans ma fille qui a pris les choses en main ! Me retrouvant dotée d'un blog, quelle excuse avais-je encore pour ne pas m'y mettre ? J'étais au pied du mur. Vous savez, là où on reconnaît le maçon. Ne pouvant supporter de passer pour un piètre artisan, je m'y suis mise !

En fait, il n'y a rien de plus prétentieux que l'activité de blogueur. Elle sous-entend non seulement que l'on estime avoir quelque chose à dire, mais aussi que ce quelque chose est susceptible d'intéresser quelqu'un ! Je vais de plus mettre mes proches dans l'embarras, le jour où je vais leur faire le cadeau empoisonné de leur révéler l'adresse de cette page. Je les imagine déjà soupirant “Jusque-là, elle se contentait de causer, la voici qui se met à écrire !“, mais suffisamment aimants ou faux jetons pour y aller d'un petit commentaire encourageant dans le livre d'or. Livre d'or, dont je peux effacer à chaque instant tout message ne me plaisant pas. Un blog est la négation même de la démocratie !

Par ailleurs, bonjour la spontanéité se récriera l'un ou l'autre en apprenant que les premiers contenus sont en partie des écrits déjà anciens auxquels je donne en quelque sorte une seconde vie et surtout… des lecteurs.

Ce qui vous attend ? Des recommandations de livres, de films, d'expos qui m'ont plu avec le cas échéant des liens vous permettant d'en savoir plus. Et cetera, et toutes les autres choses dont je ne sais pas encore moi-même ce qu'elles seront. Il vous suffit de choisir une rubrique grâce au menu déroulant (en haut, à droite) puis, de cliquer sur choisir. La rubrique “divers“ vous ramène à la page d'accueil.

Alors bonne découverte que j'espère interactive – je me réjouis d'ores et déjà de lire vos contributions !

*cf. La procrastination – l'art de reporter au lendemain, John Perry, autrement, 2012

Cette chronique doit son nom à un reportage signé Envoyé spécial et diffusé le 1er juin 2013 sur TV5 Monde. Alors que France et Allemagne viennent de prendre une initiative commune, baptisée New Deal pour l'Europe pour lutter contre le chômage des jeunes au sein de l'UE, ce sujet du magazine vedette de la rédaction de France 2 met en lumière le revers de la médaille unanimement décernée au premier partenaire économique de l'Hexagone. Une note discordante, que l'on ne peut que saluer, dans le concert de commentaires élogieux accompagnant généralement l'évocation de la République fédérale dans les médias français. Tout ne va en effet pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles de ce côté-ci du Rhin. Le fameux modèle allemand laisse en effet bien des personnes au bord de la route et se traduit notamment par un accroissement spectaculaire de la précarisation, cette dernière constituant pour le pays une lourde hypothèque sur l'avenir.

Le 19 avril dernier, l'Elysée confirmait la libération de la famille Moulin-Fournier, qui aura donc été retenue en otage durant deux mois. La nouvelle date d'il y a bientôt deux semaines et le silence sinon l'oubli a succédé à l'effervescence, qui a entouré leur retour vers la liberté et la France. Si je reviens aujourd'hui sur cet événement, c'est en raison d'une question posée par David Pujadas à Albane, Tanguy et Cyril Moulin-Fournier au 20 heures de France 2. Il a rappelé qu'ils étaient tous trois catholiques pratiquants et leur a demandé si leur foi les avait aidés. La question m'a agacée et lorsque quelque chose m'agace, je cherche à comprendre pourquoi. Je me suis demandé si la question aurait été posée il y a, mettons, 20 ou 30 ans c'est-à-dire à l'époque où la France était à la fois un pays laïc et, en tant que fille aînée de l'Eglise, essentiellement catholique. Eh bien, il me semble qu'elle ne l'aurait pas été, les convictions religieuses relevant alors de la stricte sphère privée et ne regardant personne !
La question de Pujadas m'a agacée également parce qu'elle était idiote. Je suis une mécréante certes, mais il n'est, me semble-t-il, pas nécessaire de l'avoir soi-même pour comprendre que lorsque quelqu'un a la foi, celle-ci le soutient forcément dans les épreuves. Pujadas devait bien se douter que la réponse à sa question ne pouvait être que oui. Pourquoi l'a-t-il posée alors qu'elle ne possédait pas le moindre potentiel informationnel ?
C'est selon moi la confirmation que le fait religieux a bel et bien quitté la sphère privée et ce alors même que le catholicisme est en train de devenir un phénomène tellement minoritaire voire marginal en France (6 millions de catholiques pratiquants actuellement sur 62 millions d'habitants) que lorsqu'on met la main sur quelques représentants de cette “espèce“, on les considère et les expose sur la place publique comme des bêtes curieuses, comme des survivants d'une époque révolue !

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom