Le débarquement allié du 6 juin 1944 est qualifié outre-Rhin d’Invasion. Ce terme, logique du point de vue des troupes qui occupaient la France depuis 1940, avait provoqué ma stupeur la première fois que je l’entendis appliqué à ce qui fut avant tout le prélude à la libération de l’Europe de la barbarie nazie. L’article que j’avais publié en juin 2014 dans le magazine Ecoute est une modeste contribution aux commémorations du 75e anniversaire du D-Day.
« Cette journée, je la fêterai jusqu’à la fin de mon existence comme un deuxième anniversaire, comme le jour où la vie m’aura été à nouveau donnée. » Voilà ce qu’écrivit1 Edgar Kupfer-Koberwitz dans son journal au soir de la libération du camp de concentration de Dachau par les Américains. Le journaliste et poète (1906-1997), déporté à Dachau en novembre 1940 et dont le journal est paru en 1997 sous le titre Dachauer Tagebücher, faisait partie des 32 000 détenus qui recouvrèrent la liberté en ce 29 avril 1945
Il est des personnes dont la vie ressemble au journal de bord d’un capitaine au long cours. Sophia Mavroudis, avec qui je me suis entretenue hier à la Librairie française de Munich, est de celles-là. Née à Casablanca, elle a grandi en Grèce, le pays de sa mère, avant de partir faire ses études en France, le pays de son père. Diplômée en relations internationales et en géopolitique, elle a ensuite alterné phases d’enseignement et – on ne se refait pas ! – déplacements professionnels dans les zones de conflit situées aux confins orientaux de l’Europe. On l’aurait également aperçue aux Etats-Unis, à Londres, à Bruxelles… et c’est à Munich que je l’ai rencontrée en novembre dernier.
C’est en 2001, à l’occasion de la parution de La Vie sexuelle de Catherine M. (Seuil) que le grand public a découvert Catherine Millet. Ce premier récit autobiographique, que Jour de Souffrance (Flammarion, 2008) et Une enfance de rêve (éditions Flammarion, 2014)
ont complété, a constitué à l’époque un « coup de tonnerre littéraire » et a connu un succès considérable (2,5 millions d’exemplaires vendus dans le monde, traduction dans une quarantaine de langues).
Les petits Allemands apprennent dès le jardin d’enfants le chant de Noël intitulé Alle Jahre wieder * (= Tous les ans). Le premier couplet Alle Jahre wieder / kommt das Christuskind / Auf die Erde nieder, / Wo wir Menschen sind! (= Tous les ans / l’Enfant Jésus revient / sur Terre il redescend / là où nous autres hommes vivons) rappelle qu’outre-Rhin, c’est majoritairement l’Enfant Jésus qui apporte les cadeaux. Cette tradition serait le fait de la religion protestante dont les adeptes, préférant – c’est bien connu – s’adresser au bon dieu qu’à ses saints, ne pouvaient évidemment s’accommoder de saint Nicolas. Cela me valut un jour la question angoissée de ma fille alors âgée de 5 ans : « Mais moi, j’suis pas baptisée, ça veut dire que j’aurai pas’d’cadeaux ? ». Dur, dur parfois d’avoir pour maman un pur produit de la République française LAÏQUE !
* Cliquer sur le titre du chant de Noël pour l’écouter.