Elections régionales en Bavière : on ne change pas une équipe qui perd ?!

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Accomplir son devoir électoral en Allemagne n’est pas seulement affaire de civisme mais aussi de dextérité, eu égard à la taille du bulletin de vote, celle de l’enveloppe et celle de l’isoloir…

 Le 14 octobre dernier, je faisais partie des 9,5 millions d’électeurs bavarois appelés aux urnes afin de renouveler le parlement régional. Pour moi, ces élections étaient une grande première1 qui a abouti à une autre grande première puisque les conservateurs de l’Union chrétienne-sociale (CSU) ont enregistré avec 37,2 % des suffrages le plus mauvais score de leur histoire2 !

 Mes préférences politiques et la campagne électorale efficace menée par les Verts notamment ne sauraient à elles seules expliquer ce séisme : les querelles d’égo entre les deux mâles dominants (Horst Seehofer et Markus Söder) de la CSU ainsi que la focalisation sur le thème de l’immigration assorti d’un discours, que n’auraient parfois pas renié les communiquants de l’AfD3, ont largement mis à mal l’image du parti auprès de ses électeurs les plus modérés. Mais il en faut visiblement plus pour ébranler les responsables de la CSU qui, alors qu’ils ont perdu la majorité absolue au Maximilianeum4 de Munich et sont contraints pour continuer à gouverner de former une coalition (avec les Electeurs indépendants selon toute vraisemblance), se satisfont d’avoir fait mieux que ce que leur avaient prédit les sondages. Aussi Horst Seehofer, le (très controversé) ministre de l’Intérieur de la coalition gouvernementale, ne voit-il absolument aucune raison de tirer une quelconque leçon du scrutin. Pourquoi changer une équipe qui perd avec autant de maestria, je vous le demande un peu ?!

Les parlements des 16 États fédérés allemands sont représentés au Bundesrat, la deuxième chambre de la République fédérale, qui « ne fait pas seulement contrepoids au Bundestag et au gouvernement fédéral, mais sert également de trait d’union entre la Fédération et les Länder ». Le gouvernement fédéral n’est donc jamais indifférent à la vie politique de ces derniers et en particulier, s’agissant du gouvernement actuel dirigé par Angela Merkel, à ce qui se passe en Bavière puisque la CSU est le parti frère du parti auquel appartient la chancelière, l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Parti frère, cela signifie concrètement que la CDU est représentée en Bavière par la CSU. Ainsi, si j’en avais eu le désir, je n’aurai pas pu voter CDU le 14 octobre mais aurais dû opter pour la CSU. Tant et si bien que le mauvais score de la CSU est forcément une très mauvaise nouvelle pour Angela Merkel ou pour le dire en des termes de saison : lorsque la CSU éternue, la CDU s’enrhume ! Et si la tendance se confirme dimanche à l’occasion des élections législatives de Hesse, le gouvernement fédéral, dont la formation a été si laborieuse, sera fragilisé d’autant. Ça sent sérieusement la fin de règne pour la chancelière qui en est à son quatrième mandat. Le mandat de trop ?

 

1 Avant d’obtenir  la nationalité allemande en septembre 2015, je ne pouvais voter qu’aux élections municipales et européennes.

2 La CSU a perdu 10 points par rapport aux élections régionales de 2013.

3 AfD (Alernative für Deutschland) : parti d’extrême droite, l’Alternative pour l’Allemagne a fait son entrée au Bundestag à la suite des élections de septembre 2017.

4 Maximilianeum : dû au roi Maximilien II (1811-1864), ce bâtiment est le siège du parlement régional de Bavière, le Bayerischer Landtag.

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

marie-odile.buchschmid@t-online.de
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