Blogueuse en deuil
L’une de mes sœurs bien avant l’heure
S’en est allée
Il y a quelques jours.
Alternant avec les larmes,
Les souvenirs affluent.
Souvenirs de jours, de moments
Plus ou moins heureux.
Me sont ainsi revenues les violentes altercations qui nous opposèrent lorsque, révisant en vue du baccalauréat, j’essayais de me concentrer malgré le niveau sonore de l’une de ses activités favorites, l’écoute en boucle de grands succès des (pas encore mythiques !) années 80, cette dernière ne m’ayant en définitive pas trop mal réussi…
L’uppercut, décoché par son départ, m’a envoyée au tapis où ce ne sont pas mes matières de prédilection (philosophie, littérature…) qui m’aident le plus. Leur tour viendra, je le sais, lors du fameux travail de deuil dont je prends d’ores et déjà l’étymologie, un mot latin désignant un instrument de torture, en pleine figure. Ironie du sort, ce sont en effet ces fichus tubes des années 80, auxquels je faisais allusion plus haut, qui viennent à ma rescousse… Ce sont eux, par exemple, qui m’ont accompagnée tout au long des 800 kilomètres parcourus ces deux derniers jours pour regagner Munich…
La religion n’est d’aucun secours à la mécréante que je suis, mais plus que jamais, « je crois aux forces de l’esprit, [notre sœur] ne nous quittera pas »1 et j’espère que, quel que soit l’endroit où s’est réfugié son esprit, elle perçoit nos messages le cœur réconcilié avec cette famille dans laquelle, si maladroitement que ce soit, on s’aime néanmoins…
1 D’après François Mitterrand (1916-1995), vœux 1995