2017, année de la France

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La Chine a célébré avec faste le passage de relais entre l’année du singe et celle du coq. Or, ce dernier est l’un des emblèmes de la France. Syllogistiquement parlant, 2017 est donc l’année de la France. Les Experts, dont le maillot azuréen arbore l’avatar sportif dudit gallinacé, ne se sont d’ailleurs pas fait prier pour le confirmer. Le 29 janvier, ils remportaient sur leurs adversaires norvégiens, grâce à leur sens tactique et à leur combativité, une victoire assortie d’un sixième titre de champions du monde.

Avez-vous déjà accordé ne serait-ce qu’un brin d’attention au vocabulaire du sport (cf. ci-avant sens tactique, combativité, remporter une victoire, adversaires) ? Si oui, il ne vous aura sans doute pas échappé que sport et guerre évoluent sur le même terrain lexical. Cela me rappelle une phrase de Paul Auster qui se réjouissait « que la grande majorité des Européens aient trouvé […] le moyen de se haïr sans se tailler mutuellement en pièces. »[1] Je préfère moi aussi et de beaucoup les tirs au but aux tirs à la kalachnikov et rien ne me paraîtrait pire que de voir « [revenir] le temps du sang et de la haine » [2].

Il se trouve que j’ai eu, le 2 février dernier, le plaisir de réentendre la chanson de Barbara. Göttingen, équivalent musical en quelque sorte du traité de l’Elysée ratifié en 1963 par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, a en effet précédé à la Maison de la Littérature de Munich l’ouverture par Monsieur Philippe Etienne, ambassadeur de France, en présence de Messieurs Georg Eisenreich, secrétaire d’Etat à la Culture et aux Cultes du Land de Bavière, Jean-Claude Brunet, Consul général de France à Munich et Julien Thorel, Directeur de l’Institut français, de l’année de la France qui aura pour point d’orgue la Foire du Livre de Francfort, dont l’Hexagone sera l’invité d’honneur.

 

Sous la double égide (cf. photo) d’Eugène Delacroix (La Liberté guidant le peuple) et de Caspar Friedrich (Le Voyageur contemplant une mer de nuages), une discussion sur le thème « Construction de l’Europe : France et Allemagne – le futur des pères fondateurs » s’est ensuite engagée entre Corine Defrance, historienne et spécialiste du rapprochement franco-allemand et Johannes Willms ancien correspondant du Süddeutsche Zeitung à Paris. Ce dernier est connu pour ne pas mâcher ses mots. Ainsi lorsqu’il a déclaré que l’élection de Donald Trump était finalement une chance, un frisson indigné s’est emparé du public interloqué au point d’oublier que lorsqu’un Allemand s’exprime, il faut toujours attendre la fin de sa phrase[3]. Une chance oui, en ce sens que le nouveau président des Etats-Unis offre sur un plateau à l’Europe l’occasion de se ressaisir et de démontrer de quoi elle est capable.

A l’issue de la soirée, plusieurs des personnes avec qui je me suis entretenue ont regretté qu’aucun échange n’ait été prévu entre les intervenants et le public. Une enseignante de FLE m’a en outre fait part de sa déception : venue avec des apprenants, elle aurait aimé que la part dévolue à la langue française ne se limitât pas à la chanson de Barbara. Réflexion qui m’a inspiré une nouvelle définition de l’Europe : l’Europe, c’est quand plusieurs langues s’expriment d’une seule voix…


[1] Paul Auster, Faites du football, pas la guerre, Courrier international n° 477-478 du 23 décembre au 5 janvier 2000, p. 45

[2] Göttingen, paroles et musique de Barbara, album Le Mal de vivre (1964)

[3] cf. Germaine de Staël, De l’Allemagne

Marie-Odile Buchschmid
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