Le 6 juin 1944 à Sainte-Marie-du Mont*

1024px Utah beach boardBordé par la Manche à l’est et le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin à l’ouest, Sainte-Marie-du-Mont est une destination balnéaire appréciée. Mais ce village de Basse-Normandie est surtout un lieu de mémoire. Le 6 juin 1944, l’une de ses plages, que se partagent aujourd’hui trotteurs à l’entraînement et chars à voile, entrait en effet dans l’Histoire sous le nom de… Utah Beach.

Un débarquement de plus ?

En accueillant, il y a 76 ans, une partie des troupes alliées, la plage de la Madeleine de Sainte-Marie-du Mont, rebaptisée Utah Beach dans le cadre de l’opération Overlord, n’en est pas à son premier débarquement. Dès l’Antiquité, le littoral bas-normand fut régulièrement la cible d’incursions hostiles. L’expédition viking conduite par Rollon au Xe siècle par exemple, qui aboutit, outre à la fondation du petit bourg, à celle du duché de Normandie. Puis, les Anglais disputeront longtemps aux Français la souveraineté sur la Normandie. Ainsi, pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), Sainte-Marie-du-Mont appartint-il tantôt à la France, tantôt à l’Angleterre. Mais alors que les débarquements du passé étaient des invasions, celui de 1944 est, lui, synonyme de… libération !

Sous la botte nazie

L’occupation de la Normandie par la Wehrmacht commence en juin 1940 et vu la situation géographique de la région – face à l’Angleterre –, un grand nombre de soldats allemands y seront stationnés. Leur installation à Sainte-Marie-du-Mont se fait si l’on en croit certains habitants « sans drames […] et ça va durer quatre ans. » Quatre longues années rythmées par le couvre-feu, les restrictions, les réquisitions, les corvées obligatoires (travaux de terrassement, camouflage de blockhaus…) et autres tracasseries. Les pêcheurs sont sans doute ceux dont le quotidien se complique le plus. L’accès à maintes zones, minées ou trop proches des côtes anglaises, leur est interdit quand on ne leur impose pas la présence à bord d’un soldat allemand.

Le jour J

Utah Beach LandingDès le début de l’année 1944, les rumeurs de débarquement vont bon train. De là à penser qu’il aura lieu sur la plage de la Madeleine… La multiplication, à partir du 1er juin, des actions de sabotage menées par la Résistance en liaison avec les phrases sibyllines distillées par Radio Londres annonce certes une opération de grande envergure. Mais c’est dans la nuit du 5 au 6 juin seulement que les villageois se rendent compte qu’ils seront aux premières loges. « Il y a eu ces projecteurs, il y a eu ces balles traçantes, il y a eu ces fusées éclairantes, les lueurs des bombes qui tombent… C’était… […] C’était beau… » Ce véritable « feu d’artifice », à l’évocation duquel les témoins auront encore des étoiles dans les yeux des décennies plus tard, correspond au largage au-dessus de Sainte-Marie de la 101e Division aéroportée américaine et au bombardement aérien des batteries d’artillerie allemandes. Les parachutistes ont pour mission de prendre le contrôle des sorties de la plage de Utah Beach. Certains atterrissent au centre du village où les combats font rage entre Allemands et Américains durant des heures.

Vers 6 h 30, un régiment de la 4e Division d’infanterie américaine foule le sable de Utah Beach à un endroit de la plage moins bien défendu par la Wehrmacht. Le débarquement ne sera donc pas trop meurtrier (200 morts) dans ce secteur. Le musée du Débarquement (www.utah-beach.com), construit en bordure de la plage à l’emplacement même d’un blockhaus, en reconstitue précisément les différentes phases. Deux bataillons de la 4e Division arrivent à Sainte-Marie-du-Mont qui sera, en fin de matinée, l’une des premières communes libérées de France. Au soir du 6 juin, le général de Gaulle peut déclarer : « La bataille de France a commencé. Il n’y a plus dans la nation, dans l’Empire, dans les armées, qu’une seule et même volonté, qu’une seule et même espérance. Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes, voici que reparaît le soleil de notre grandeur ! »

* Ce texte est un extrait de l’article que j’ai publié dans le magazine Ecoute du mois de juin 2014.

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

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