Je vois la vie en… bleu !

Scene de liesse a Paris« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille / On choisit pas non plus les trottoirs de Manille / De Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher… », a écrit et chanté Maxime Le Forestier (Être né quelque part, 1987). Et c’est ainsi que l’on se réveille un matin champion(ne) du monde de football uniquement parce qu’une cigogne vous a déposé(e) un jour plus ou moins lointain dans le beau pays de France !

Certes, il a fallu un peu plus qu’une équipe de cigognes pour que des millions de Français aient des étoiles dans les yeux, deux plus précisément, une pour chaque œil. Sans les Bleus emmenés par Didier Deschamps, nous n’aurions en effet pas vécu, que ce soit directement ou par le biais des technologies de l’information, ces scènes de liesse qui semblaient hier soir ne pas devoir finir.

 

Un quotidien national rappelait que les Champs-Elysées n’ont accueilli autant de monde qu’en trois occasions seulement : à la Libération, en juillet 1998 lorsque la bande à Zizou a conquis sa première étoile de championne du monde et en ces 15 et 16 juillet 2018 suite à la victoire de la bande à Grizou face à la Croatie en finale du Mondial 2018. Ce rapprochement entre un chapitre de l’Histoire, la fin de la Seconde Guerre mondiale, et l’univers du ballon rond est moins surprenant qu’il n’y paraît. Il suffit de comparer le lexique de la guerre et celui du football pour constater que l’une et l’autre possèdent nombre de vocables (attaque, défense, repli, conquête du ballon, quadrillage du terrain, prise d’assaut du but adverse, duel, victoire, défaite…) en commun. Si l’on ajoute à cela l’omniprésence de symboles identitaires tels que les drapeaux et les hymnes nationaux, on peut en arriver à se demander si le football ne serait pas par hasard la poursuite de la guerre par d’autres moyens. Parmi ceux qui franchissent ce pas, certains le font avec talent à l’instar de Paul Auster dans un article intitulé Faites du football, pas la guerre paru en 2000 dans Courrier international (numéro 477-478 du 23 décembre 1999 au 5 janvier 2000) et que son auteur conclut par un paragraphe qui m’a rendue bien plus indulgente face aux « déferlement[s] de fierté nationale » dont s’accompagnent les rencontres sportives internationales. Ce paragraphe, le voici :

« Désormais, les nations livrent bataille sur les terrains de foot avec des armées en culotte courte. C’est censé être un jeu, c’est censé être amusant, mais le souvenir menaçant des antiques antagonismes plane sur chaque match, et, chaque fois qu’un but est marqué, on entend l’écho des victoires et des défaites de jadis. […] L’été dernier, quand j’ai assisté à la Coupe du monde [celle de 1998, qui s’est déroulée en France, n.d.l.a] et que j’ai vu les supporters des différentes équipes nationales brandir le drapeau de leur pays en entonnant leur hymne national, j’ai compris que les Européens avaient fini par trouver un substitut à la guerre. Oui, je suis au courant de l’existence des hooligans et j’ai entendu parler des heurts qui se sont produits en France pendant la Coupe. Il n’en reste pas moins que nous pouvons en compter les victimes sur les doigts des deux mains. Il fut un temps, pas si lointain, où elles se comptaient par millions. »

L’exemple de la Coupe du monde 2006 montre que le football peut même permettre à un pays de se réconcilier avec son identité nationale. Avant cette date, je n’avais jamais vu d’Allemands non seulement brandir le drapeau noir, rouge et or lors d’un match, mais le faire avec fierté voire aller jusqu’à se lover dans ses plis. La devise de ce Mondial 2006, organisé par  l’Allemagne, était : »Die Welt zu Gast bei Freunden« (littéralement : Le monde invité chez des amis, traduction française officielle : Le rendez-vous de l’Amitié) a été confirmée par la réalité et il me semble qu’il en subsiste quelque chose lorsque je me vois félicitée, comme ce fut le cas hier, par mes voisins, les commerçants, mon ancienne femme de ménage (Croate !) pour être devenue championne du monde.

Allez, j’arrête là mes ratiocinations pour vous assurer tout simplement que comme vous, je ne boude pas mon plaisir et que comme vous, je n’oublierai jamais où j’étais le 15 juillet 2018. Merci les Bleus pour ce moment !

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

marie-odile.buchschmid@t-online.de
www.moenmots.de
Linkedin

Newsletter Abonnement

Bitte geben Sie Ihre E-Mail-Adresse ein und klicken Sie anschließend auf Newsletter abonnieren.
* Mit der Anmeldung zum Erhalt des Newsletters akzeptiere ich die Datenschutzbestimmungen und erkläre mich einverstanden, dass moenmots.de mir per E-Mail Informationen zusendet. Die Einwilligung zum Bezug des Newsletters kann jederzeit mit Wirkung für die Zukunft widerrufen werden. Hinweis: Sie können Ihre Einwilligung jederzeit für die Zukunft per E-Mail an marie-odile.buchschmid@t-online.de widerrufen. Detaillierte Informationen zum Umgang mit Nutzerdaten finden Sie in meiner Datenschutzerklärung.
Please wait
Wir benutzen Cookies

Wir nutzen Cookies auf unserer Website. Einige von ihnen sind essenziell für den Betrieb der Seite, während andere uns helfen, diese Website und die Nutzererfahrung zu verbessern (Tracking Cookies). Sie können selbst entscheiden, ob Sie die Cookies zulassen möchten. Bitte beachten Sie, dass bei einer Ablehnung womöglich nicht mehr alle Funktionalitäten der Seite zur Verfügung stehen.