Lu et apprécié / Lesetipp

Catherine Briat EdO

« Dans mon pays, écrire est plus qu’une tradition, c’est une passion. Et même à l’heure d’Internet, l’envie d’écrire – cette flamme qui anime ceux dont c’est la vocation – reste intacte. Dans mon pays, tout le monde écrit ou du moins envisage de se mettre à écrire un jour. 60 millions de manuscrits dorment au fond des tiroirs. Et tous les ans près de 60 000 livres sont publiés.

La France a toujours valorisé l’écriture ; c’est la mesure de la reconnaissance sociale. Pour le dire avec les mots d’un célèbre publicitaire français1 : celui qui à 50 ans n’a pas écrit de livre, a raté sa vie et ne peut prétendre à la moindre reconnaissance. […] »

L’auteure de ces propos (traduits par mes soins) rapportés par la journaliste Hilke Maunder sur son blog Mein Frankreich – Land, Leute & Genuss n’est autre que Catherine Briat. Et le moindre que l’on puisse dire c’est que cette dernière sait de quoi elle parle, elle qui, lorsqu’elle n’œuvre pas en tant conseillère culturelle de l’Ambassade de France à Berlin pour le rayonnement de la langue et de la culture françaises, se consacre à l’écriture. Avec quatre romans, dont le dernier Le Divan rouge (éd. Héloïse d’Ormesson) est paru en février dernier, à son actif, Catherine Briat peut être rassurée : elle n’a pas raté sa vie !

Le Divan rouge 021

(Photo, © Librairie française à Munich)

Une femme marche dans la rue avec ses deux enfants. Le Divan rouge s’ouvre sur cette scène des plus banales. Apparemment banale, car la réalité est tout autre : chacun de ses pas sur le trottoir gris de la rue étroite éloigne un peu plus cette femme de la grisaille et de l’étroitesse d’une vie sur laquelle elle vient délibérément de tirer un trait. Mais au-delà d’un quotidien dans lequel elle se sentait « prise au piège d’une vie qui n’aurait pas dû être la [s]ienne », c’est surtout « la peur au ventre incessante au milieu de la nuit, l’autre jaloux de tout jusqu’à [s]on sommeil, qui n’avait plus qu’une obsession, le casser pour [la] mieux briser, [lui] infliger la pire des tortures […] » qu’elle entend laisser définitivement derrière elle.

Et elle a tout d’abord l’impression d’y être parvenue… jusqu’à ce qu’une fois les jalons de sa nouvelle existence posés, le passé resurgisse et avec lui, la douleur et une tristesse incommensurable. Le déclic ? La rencontre de celui aux bras duquel elle va s’abandonner, aux accoudoirs duquel elle va se raccrocher, ce divan rouge qui donne son titre au roman.

Le fait qu’un divan, le meuble emblématique de la cure psychanalytique, permette à l’héroïne d’entamer un processus de résilience n’est sans doute pas fortuit. Un récit habilement mené par Catherine Briat dont le grand mérite est d’aborder le douloureux sujet des violences conjugales aussi délicatement qu’on dépose une gaze légère sur une blessure que l’on croyait cicatrisée et qui saigne encore.

1 Il s’agit de Jacques Séguéla qui déclara en 2009 : « Si à 50 ans, on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie. » Six ans plus tard, le publicitaire déclarait sur BFM : « C’est la plus grande connerie de ma vie et je me suis flanqué une gifle. »


Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

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