Qui a dit que les Allemands n'avaient pas d'humour ?!
Baldham (banlieue de Munich), samedi 14 mars. Alors qu'attablée face aux reliefs d'un petit-déjeuner copieux, je viens de m'emparer du premier cahier de mon journal, le titre d'un encadré situé dans dans la partie inférieure de la première page attire irrésistiblement mon regard : Frankreich siegt bei Waterloo soit La France l'emporte à Waterloo. Une seconde durant, tous mes repères historiques vacillent… avant que le cartésianisme ancré dans mes gènes ne reprenne le dessus. En réalité, mon retour à la raison est surtout dû au fait d'une part que l'encadré ainsi intitulé est celui du billet humoristique et d'autre part à la lecture du sous-titre qui me rassure quant à l'interprétation allemande de l'histoire française. En attendant, l'auteur de ce petit article a atteint son but : je suis bel et bien tombée dans le panneau !
Il est évidemment question de ce sur quoi les médias français ne se sont guère étendus. La Belgique avait envisagé de commémorer le bicentenaire de la bataille de Waterloo en frappant une pièce de deux euros. Comme le texte le stipule, les Belges pouvaient difficilement être taxés de servir froid à la France le plat de la vengeance puisque le royaume de Belgique n'existait pas encore à cette époque.
Réaction de la France en découvrant ce projet d'Outre-Quiévrain ? Niet ! Cela aurait en effet constitué une symbolique négative pour une fraction de la population européenne. Une justication trop ampoulée pour être honnête si bien qu'on ne saurait en vouloir à l'auteur de ce billet de se gausser le temps d'une phrase de ce que la blessure infligée à l'orgueil français le 18 juin 1815 ne soit pas toutjours pas, à ce jour, cicatrisée.
S'agissant de l'explication des réticences hexagonales, le ton redevient sérieux. La France n'aurait en effet pas seulement perdu une bataille, mais outre sa position hégémonique dans l'Europe d'alors à tout jamais son statut de grande puissance. Pour résumer, 1815 fut pour mon pays d'origine le 476 de l'Empire romain ou pour appeler un chat un chat le commencement de la fin.
L'expression allemande die Grande Nation pour désigner la France aurait-elle pris suite à Waterloo une connotation ironique ?