Napoléon ou comment s’en débarrasser

Alors que je surfais il y a quelques jours sur mon spot favori (Internet !), je suis tombée sur un article du Nouvel Observateur intitulé « Napoléon, un bicentenaire qui embarrasse ». Pensant qu’il était question de la prochaine commémoration du 200e anniversaire de Waterloo (18 juin 1815), je me suis fait la réflexion que ne s’agissant pas d’une victoire, ce manque d’empressement hexagonal n’était pas vraiment surprenant. D’autant moins que cette défaite militaire se révéla lourde de conséquences. Au-delà du sort réservé à l’Empereur déchu, la France n’y a-t-elle pas perdu et pour longtemps (à jamais ?) son statut de grande puissance ?

Je me rendis bientôt compte que l’article de l’Obs, paru le 3 décembre 2004, se référait en fait à un autre bicentenaire, celui du sacre. Etonnement de ma part : depuis quand mon pays d’origine a-t-il des états d’âme au moment de commémorer l’une des grandes pages de son histoire ? Il faut dire que j’ai la sensation que les Français ont une nette tendance à mettre en avant les heures glorieuses de leur épopée nationale et, ce faisant, à oublier (refouler ?) que chaque médaille a son revers.

 

Je soupçonne entre autres l’enseignement de l’histoire que la République a prodigué à ma génération et à celles qui l’ont précédée – je m’abstiendrai de commenter ce qui s’est passé depuis et ce qui est actuellement en préparation – de ne pas y avoir peu contribué. Des exemples ? En voici tout droit sortis de mon manuel d’histoire de seconde (Histoire contemporaine 1789-1848, éd. Delagrave), du chapitre consacré à la période du Consulat et de l’Empire (1799-1815) plus exactement : « Pendant 15 ans, la France napoléonienne est le moteur de l’histoire du monde. Alliés ou ennemis, les souverains et les peuples sentent leur destinée liée à la sienne… », « Cette ambition [il est question de l’ambition de Napoléon Ier] est servie, alimentée par une imagination d’une rare puissance, qui présente sans cesse à son esprit des projets nouveaux. Il vit toujours dans l’avenir. Un projet réalisé ne l’intéresse plus ; déjà, il en conçoit un autre, plus grandiose, plus audacieux… », « Sa mémoire lui permet de retenir le détail des questions et d’utiliser, à tout moment, les renseignements qu’on lui a fournis. Son intelligence est extraordinairement vive et méthodique. Il est capable de suivre avec attention les discussions les plus variées, de comprendre les problèmes les plus différents, d’en saisir immédiatement les aspects essentiels. », etc. Edifiant, non ?

Certes ce livre date de 1960 et nous n’en sommes plus – je l’espère du moins – tout à fait là. L’article de l’Obs, la une du magazine Historia de novembre 2004 (« Napoléon, empereur ou dictateur »)… semblent l’attester. Cela étant, à entendre les propos régulièrement tenus par des personnalités aussi médiatisées que l’historien Jean Tulard, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin ou le romancier Max Gallo à l’occasion de la sortie d’un énième ouvrage sur Napoléon, je ne peux m’empêcher de penser que la fascination pour le vainqueur d’Arcole a encore de beaux jours devant elle.

La Fondation Napoléon – à moins que ce ne fût l’association du Souvenir napoléonien – a vivement regretté l’absence de commémoration officielle du sacre en 2004. La ministre de la Défense de l’époque, Mme Michèle Alliot-Marie, a tout de même inauguré en octobre 2004 au musée de l’Armée une exposition intitulée « Images du Sacre de l’Empereur Napoléon ». Je ne résiste d’ailleurs pas au plaisir de rapporter un extrait du discours qu’elle a prononcé à cette occasion : « Le sacre, parce qu’il réunit dans une même ferveur populaire tous les Français, quelles que soient leurs origines sociales ou leurs croyances, marque un élan de cohésion et de réconciliation nationales. » « Cohésion et réconciliation nationales », je ne sais pas vous, mais moi ça me rappelle un certain général. Se pourrait-il que le Petit Caporal et le Grand Charles n’aient pas que la date du 18 juin en commun ?!

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

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