Montretout, ton univers impitoyable
Enième (et ultime ?) épisode de la saga Le Pen
Comment s’étonner que le clan Le Pen, résidant à “montre tout“, ne lave pas son linge sale en famille ?! Un bon vieil adage ne dit-il pas nomen est omen, le nom est présage ? Internet m’a appris que Montretout était une redoute construite au milieu du XIXe siècle pour compléter la première ceinture de forts de Paris et que de violents combats s’y étaient déroulés durant la Guerre de 1870 en particulier. Qu’est-ce que je disais ? Nomen est omen !
Rappel des faits : non content de réitérer ses tristement célèbres déclarations sur la solution finale « point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale » sur BFM-TV le 2 avril, Jean-Marie Le Pen persiste et signe une semaine plus tard dans Rivarol, dont l’édito est intitulé « Jean-Marie Le Pen : le dernier homme libre ? ». Dans l’interview accordée à cet hebdomadaire d’extrême droite, le toujours président d’honneur du FN enfonce le clou quant à sa vision de l’histoire récente de la France en dénonçant le consensus national autour du rôle du maréchal Pétain à l’égard duquel « on [aurait] été trop sévère à la Libération ».
Que n’avons-nous lu et entendu dans les médias suite à ces énièmes dérapages contrôlés et assumés du patriarche du clan de Montretout et à propos surtout de la réaction de sa fille et ci-devant patronne du Front national ?! Marine Le Pen aurait « crucifié », « sacrifié », « répudié », « tué » son père, « coupé le cordon ombilical avec [lui] »… Si l’on prend ces termes et expressions au sens propre – peut-être pas l’adjectif le plus approprié en l’occurrence ! –, Marine Le Pen serait le fruit des entrailles de son père et le résultat du croisement de Ponce Pilate, d’Abraham – prêt à sacrifier son fils Isaac sur la demande de Dieu, lequel a, heureusement pour Isaac et ceux qu’il a engendrés, changé d’avis au dernier moment – ou bien d’Agamemnon – prêt à sacrifier sa fille Iphigénie pour apaiser la colère de la déesse Artémis, laquelle a aussi changé d’avis au dernier moment prouvant par là que les dieux ne sont pas plus conséquents que ceux qui les ont créés –, incestueuse – pour répudier quelqu’un encore faut-il l’avoir épousé –, parricide… J’en passe et des pires !
Les Le Pen seraient-ils nés de l’union improbable de la famille tuyau de poêle* et de celle des Atrides** ? Rajoutez un zeste de complexe d’Œdipe par là-dessus et vous obtenez de quoi défrayer la chronique pendant des semaines. Il est vrai que pour ce qui est dudit complexe, Marine Le Pen a bien mâché le travail aux journalistes, qui déclarait en 2004 – elle aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche ce jour-là ! – à propos de son papa : « C’est l’homme de ma vie. Il a construit la femme que je suis. La mère que je suis. Je ne me sens pas de m’opposer à lui. » Le complexe d’Œdipe démarre généralement vers 3 ans et s’achève en gros vers 6 ans. Sachant qu’en 2004, Marine avait 36 ans et qu’elle fêtera son 47e anniversaire en août prochain, on se dit qu’il était plus que temps qu'elle s'émancipât de la tutelle paternelle…
Tout cela ne me console pas d’avoir une voiture immatriculée : EBE – FN 69 !
*Expression idiomatique qui se fait rare et désigne une famille, dont les membres entretiennent des relations incestueuses.
**Dynastie (cf. Mythologie grecque) dont les membres passaient leur plus clair de leur temps à s’envoyer ad patres au point qu’on se demande comment ils ont réussi à se survivre à eux-mêmes durant plusieurs générations !