Ecce homo

François ou le poids (le choc ?) des mots…

François ? Ni Fillon, ni Bayrou, ni Rebsamen – je suis née à Dijon –, ni même Hollande lequel depuis l’attentat, qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, a montré qu’il était capable de taper du poing sur la table, ce qui s’est aussitôt traduit par l’inversion de sa courbe de popularité. Quant à l’autre courbe, celle du chômage, c’est toujours le statu quo… pour l’instant ! Vu le nombre de policiers qu’il faudra recruter pour surveiller les potentiels terroristes – la surveillance quotidienne d’une personne nécessiterait 25 agents –, le chômage n’a qu’à bien se tenir. Nous nous sentirons peut-être plus en sécurité, plus libres, permettez-moi sinon d’en douter tout à fait, du moins de me poser la question.

Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos ouailles car le François, dont je veux aujourd’hui vous entretenir, c’est François tout court. Oui, tout simplement François et ce, d’autant plus que le champ lexical de la simplicité lui est on ne peut plus familier contrairement à la grande majorité de ses prédécesseurs.

Allons, vous avez deviné maintenant à qui je fais allusion ? Non, toujours pas ? Mais le pape François bien sûr !

Le fait que je sois une mécréante assumée – il y a trente ans, j’aurais écrit revendiquée et peut-être même militante ; mais les angles s’arrondissent comme les épaules sous le poids des ans – ne m’empêche pas de m’intéresser à ce dont je suis dépourvue, la foi. Etant française, européenne et donc de culture judéo-chrétienne, je me définis en effet comme une « mécréante chrétienne »* et puis donc difficilement ignorer le christianisme – en l’occurrence le catholicisme – dans lequel j’ai baigné en France, République laïque et fille aînée de l’Eglise.

Le pape donc. Je suppose que comme moi vous n’en avez pas cru vos yeux/vos oreilles en apprenant ce que le souverain pontife avait déclaré dans l’avion qui le ramenait dernièrement des Philippines : « Certains croient, excusez-moi du terme, que, pour être bons catholiques, ils doivent être comme des lapins. » Sic !!!!!! Le moindre que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y va pas par quatre chemins contrairement à son patron dont les voies sont – c’est de notoriété publique – impénétrables… Nul besoin d’exégèse, tout le monde aura compris. On se croirait presque revenu à l’époque où l’immense majorité des fidèles ne maîtrisant ni la lecture ni le latin, la riche ornementation des églises faisait office (!) de livre de messe. Personnellement, un pape comme ça me ferait presque regretter de ne pas croire en Dieu.

La façon dont il avait présenté ses vœux à la Curie romaine le 22 décembre dernier m’avait déjà bien plu. Pour ceux qui l’auraient oublié, il avait relégué aux oubliettes le costume de chaperon rouge du vieux barbu, histoire d’aérer un peu celui du Père Fouettard. J’ai trouvé la traduction de ce que l’on pourrait bel et bien qualifier de leçon de morale sur le site de La Croix – je suis également très éclectique dans le choix de mes sources.

Le catalogue des maladies dont est atteinte la Curie selon le Saint Père vaut son pesant d’hosties – là, je deviens franchement irrévérencieuse. Voilà ce qui arrive à force de scander « Je suis Charlie » ! Deux expressions ont fait florès depuis : « la pétrification mentale et spirituelle » et « la maladie d’Alzheimer spirituelle ». Vous n’êtes d’ailleurs pas à l’abri de les retrouver un jour ou l’autre sous ma plume. Allez, pour rester dans l’esprit du sermon du successeur de saint Pierre et parce qu’une lecture édifiante n’a jamais fait de mal à personne, j’abjure l'égoïsme et vous donne le lien : La Croix

A l’issue de la lecture de ce texte, je me suis dit que ce pape risquait de ne pas faire de vieux os ! A force de lire des polars plus dégoulinants d’hémoglobine les uns que les autres, rien d’étonnant. Si ce n’est que je ne suis pas la seule à me faire du souci. « Qui veut la peau de François ? », s’interroge L’Obs en couverture de son numéro 2614 (11-17 novembre 2014) qui reprend dans son enquête une déclaration de l’intéressé à bord d’un autre avion – décidément, il en est que le fait de monter au ciel rend loquaces – au cours de l’été 2014 : « Je le sais, ça ne durera que deux ou trois ans. Et puis à la maison du Père !». Avouez que ce serait dommage quand même !

Ite MO terminavit

*cf. l’expression « athée chrétien » de Michel Onfray

Marie-Odile Buchschmid
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