Vézelay célèbre la liberté

Classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, la basilique et la colline éternelle de Vézelay attirent chaque année,  et à juste titre, d’innombrables personnes qui toutes gravissent, à l’image des pèlerins de jadis, les rues pentues du petit village bourguignon jusqu’au parvis de Sainte-Marie-Madeleine.

Si vous avez prévu d’emprunter vous aussi d’emprunter cet itinéraire et cela, le 14 juillet prochain, je vous suggère pour terminer en point d’orgue cette journée d’assister en fin d’après-midi au spectacle dessous :

 

Festival Vézelay 14 juillet

Rituel de fin d’année : le cadeau à la maîtresse

« Vivent les vacances / Plus de pénitences / Les cahiers au feu / La maîtresse (ou Le maître ou encore Et les profs) au milieu ! », entonnions-nous volontiers à l’approche des "grandes vacances". Je vous parle de ça, autant dire « d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître »1 ! Une époque où les parents ne savaient pas toujours – et heureusement ! – où étaient et ce que faisaient leurs enfants… Une époque à laquelle a succédé un monde dit de bisounours dans lequel la comptine de mon enfance n’a plus véritablement sa place2.

Mais avant de remiser le cartable pour huit semaines de liberté toute relative – parents et grands-parents hélicoptères n’étant jamais bien loin – le moment est venu de sacrifier au rituel de fin d’année scolaire : le cadeau à la maîtresse/au maître3 !

(photo, © Marie Rosticher) 

Cadeau de la maîtresse

S’il renvoie à la tradition des étrennes4 dont on récompense, pour services rendus, pompiers, éboueurs, facteurs… ce geste hautement symbolique est surtout révélateur de ce qui fait la particularité du "métier" d’enseignant. « Enseigner revient à donner une forme d’amour altruiste et si l’enfant ressent l’implication du professeur, cela le sécurise et l’aide à apprendre », explique Maël Virat5, chercheur en psychologie et auteure.

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Tradition et interculturel : la fête des pères made in Germany

Aujourd’hui en Allemagne, ce n’est pas seulement l’Ascension mais aussi la fête des pères. Mon mari n’appellera pas son père pour lui souhaiter : »Alles Gute zum Vatertag!«1, notre fille agissant – si l’on peut dire ! – vraisemblablement de même à son égard. Quant à moi, je ne m’en mêle pas… conformément au dicton qui veut qu’« à Rome, on se comporte comme les Romains », dicton auquel je préfère personnellement la variante d’Uderzo et Goscinny dans Astérix chez les Bretons lorsqu’Astérix rétorque à un Obélix pas vraiment alléché par le sanglier bouilli recouvert de sauce à la menthe que contient son assiette : « Obélix, mange et ne fais pas de commentaires ! En Bretagne, il faut faire comme les Bretons ! ».

Cadeau Clara fête des pèresDéduire de l’attitude de mon mari et de ma fille que la fête des pères n’est pas célébrée en Allemagne serait aller un peu vite en besogne… ce que l’on fait fréquemment quand on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants du comportement de l’autre le plus autre qui soit, le ressortissant d’une autre sphère culturelle. J’ai fait pire lors de mes premières années de ce côté-ci du Rhin. Ne cherchant même pas à savoir à quoi ressemblait la tradition allemande en la matière, j’ai d’emblée imposé la célébration de la fête des pères, à la date allemande certes, mais à la française. Nous achetions, ma fille et moi, un cadeau qu’elle offrait solennellement à son père en déclarant non moins solennellement »Alles Gute zum Vatertag!«. La toute première fois – notre fille avait 10 mois –, j’ai même tellement insisté auprès de mon mari, qui se défendait en m’assurant que ça ne se faisait pas, qu’il a fini par décrocher le téléphone et appeler son père. (Photo ci-contre : © Marie Rosticher)

Mon comportement n’était rien d’autre qu’une illustration de ce que l’on désigne, en jargon interculturel, sous le terme d’ethnocentrisme culturel. Ce dernier, comme la Covid-19, peut toucher tout le monde – même les personnes qui ont fait des études d’allemand, la preuve ! – et ses conséquences, qui paraissent anodines dans le cas de la fête des pères, peuvent se révéler désastreuses : de la négation de la culture de l’autre à celle de sa vie, il n’y a qu’un pas trop souvent franchi ainsi que l’attestent nos livres d’histoire.

Contrairement à la Covid-19 qui grippe actuellement les rouages de nos sociétés, origines et fonctionnement de l’ethnocentrisme culturel sont désormais bien connus. Nous intériorisons la culture, dans laquelle nous tombons à la naissance comme Obélix dans la marmite de potion magique, à un point tel que nous la croyons universelle jusqu’au jour où… nous rencontrons quelqu’un qui, étant tombé, lui, dans une autre marmite que la nôtre, croit lui aussi dur comme fer que sa culture est universelle. La prise de conscience à l’occasion de cette rencontre que notre culture n’est en définitive qu’une parmi d’autres est profondément insécurisante et anxiogène et elle peut conduire, dans le pire des cas, à ce qui s’est joué entre la France et l’Allemagne – l’exemple que je connais le mieux – pendant des siècles. Or, « en acceptant de reconnaître l’autre, l’horizon habituel s’élargit et d’autres façons d’agir, plus efficaces dans certaines situations, deviennent familières. […] Il est utile de connaître au moins un système culturel étranger. Non seulement pour mieux comprendre "l’autre", mais pour se rendre compte de la difficulté que doit éprouver cet autre à se familiariser avec notre système culturel. Sa culture peut nous servir de miroir et nous faire prendre conscience de notre propre conditionnement culturel. »2 Et cela est source d’enrichissement – France et Allemagne devenant le moteur de l’Europe pour reprendre le même exemple que précédemment –, une source à laquelle je m’abreuve depuis 31 ans maintenant.

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Napoléon ou comment s’en débarrasser

Article blog napoléonEn décembre 2004, à l’occasion du bicentenaire du sacre d’un petit caporal devenu grand, le Nouvel Observateur publiait un article intitulé Napoléon, un bicentenaire qui embarrasse débutant ainsi : « La France commémore jeudi 2 décembre le bicentenaire du sacre de Napoléon avec un mélange de gêne et de fascination envers une légende aussi immense qu’encombrante ».

17 ans plus tard, à la veille du 200e anniversaire de la disparition de l’Empereur, le 5 mai 1821, au terme de cinq ans et demi de confinement sur l’île de Sainte-Hélène, force est de constater que le malaise perdure. Face à ce chapitre de son histoire, mon pays d’origine a désormais la commémoration honteuse.

Les temps ont bien changé. Il suffit pour s’en convaincre de relire, dans les manuels d’histoire en usage dans les lycées des années 80, les pages consacrées à la période du Consulat et de l’Empire (1799-1815). Le ton est grandiloquent voire franchement hagiographique1,  aux antipodes du Napoléon bashing auquel on assiste depuis qu’il est question de commémorer sa disparition et qui a inspiré à Thierry Lentz, le directeur de la Fondation Napoléon, un plaidoyer explicitement intitulé Pour Napoléon2. L’éminent historien qu’il est aussi n’est, cela étant, pas le dernier à rappeler3 que « commémorer n’est pas célébrer », ce dont il faut lui savoir gré même si ses propos n’ont guère été jusqu’ici corroborés par les pratiques mémorielles de la République.

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Sensation de déjà-vu

Samedi dernier comme tous les samedis après-midis, je me suis occupée du ravitaillement – ma grande sortie de la semaine ! – en prenant soin de n’oublier ni ma liste de courses, ni mon porte-monnaie, ni le fameux masque FFP2 depuis peu obligatoire. Vous n’avez sans doute pas été sans remarquer qu’il ressemble étonnamment à un filtre à café même s’il vaut mieux, à mon avis, ne pas l’utiliser comme tel sous peine de voir le plan de travail de votre cuisine disparaître sous une coulée brunâtre fort odoriférante certes mais surtout synonyme de nettoyage de printemps avant l’heure…

Affiche Rossmann KP 2021Sur la liste ci-avant évoquée figurait entre autres KP ce qui équivaut pour moi à Klopapier soit papier-toilette. Cap sur le rayon idoine où j’ai éprouvé tout à coup comme une sensation de déjà-vu en découvrant, scotchée au rayon, une affiche* que je n’ai pu m’empêcher de photographier (cf. ci-contre) et qui m’a fait remonter le temps jusqu’au mois de mars 2020.

Vous savez, c’était le tout début du règne de Covid XIX lorsque les gens se sont soudain mis à dévaliser les rayons de papier-toilette comme en prévision d’une épidémie de dysenterie. Allez, histoire de vous remettre dans l’ambiance, je vous propose de relire le texte que j’avais alors écrit !

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Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

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