Revenu universel : l’arbre qui cache la forêt ?

Vous avez dit Revenu universel ?

Benoit Hamon meeting Saint Denis profil
Lors du deuxième débat de la primaire de la gauche, Benoît Hamon a rappelé la raison qui l’a amené à faire du RU la mesure phare de son programme : la raréfaction du travail(1). Cet argument a provoqué chez moi comme une impression de déjà-entendu ou de déjà-lu.

 

La deuxième hypothèse était la bonne : cela remonte à la fin des années 1990 et à la lecture du livre de Viviane Forrester, L’Horreur économique(2).
Un titre explicite pour un contenu qui ne l’est pas moins :
« … le travail(3) fonde en effet la civilisation occidentale, laquelle commande la planète en entier. Il se confond avec elle au point qu’au temps même où il se volatilise, son enracinement, son évidence ne sont jamais officiellement mis en cause, et encore moins sa nécessité. […] Or ce travail, tenu pour notre moteur naturel, pour la règle du jeu convenant à notre passage en ces lieux étranges d’où nous avons vocation à disparaître, n’est plus aujourd’hui qu’une entité dénuée de substance. » […]
« … des millions de personnes, je dis bien de personnes, mises entre parenthèses, ont droit pour un temps indéfini, peut-être sans limite autre que leur mort, à la misère ou à sa menace plus ou moins rapprochée, souvent à la perte d’un toit, à celle de toute considération sociale et même de toute autoconsidération. Au pathos des identités précaires ou naufragées. Au plus honteux des sentiments : la honte. Puisque chacun se croit alors (est encouragé à se croire) maître failli de son propre destin, quand il n’a été qu’un chiffre assené par le hasard dans une statistique. »


Prix Médicis (catégorie Essais) 1996, L’Horreur économique a connu en France mais aussi à l’étranger (24 traductions) un succès considérable, s’attirant dans le même temps – cela explique peut-être ceci – les foudres et le mépris des hautes sphères de l’économie qu’il incrimine. Il est vrai que trop long pour un cri d’indignation, trop peu étayé de chiffres et données statistiques et écrit par une romancière – il est toujours assez mal vu de piétiner les plates-bandes des spécialistes – qui de surcroît passait mal dans les médias, l’ouvrage cumulait les handicaps.

Jugé irréaliste, utopique, pas finançable, le Revenu universel de Benoît Hamon fait lui aussi l’unanimité contre lui. Mais même si ce remède devait être jeté aux oubliettes où croupissent déjà tant de fausses bonnes idées, quid du diagnostic ? Quid de la raréfaction du travail et de ses conséquences ?

(1) « Grâce au progrès technologique, le travail humain nécessaire pour produire tout ce dont l’humain a besoin, diminue. Le travail des hommes se raréfie car il est remplacé par celui des machines, robots et algorithmes. », cf. tract disponible sur www.benoithamon2017.fr.
(2) Fayard, 1996
(3) C'est moi qui souligne.

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

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