Nécrologie ante mortem
Combien de volées de bois vert Christine Boutin n’a-t-elle pas reçues en annonçant sur Twitter le 21 septembre dernier la mort de Jacques Chirac ?! Réactions outrées et légitimes du reste, l’intéressé étant à ce jour, et donc à plus forte raison ce jour-là, toujours vivant – à défaut de l’être bien…
Aussi me suis-je demandé dimanche dernier (16 octobre) après avoir regardé sur France 2 le documentaire intitulé « Jacques Chirac, l’homme qui ne voulait pas être président » si France Télévision n’allait pas connaître le même sort que Mme Boutin. En effet, le film présenté par le journaliste Laurent Delahousse aux téléspectateurs n’était selon moi rien d’autre qu’une nécrologie. Je dirai même une nécrologie en bonne et due forme si j’en juge par l’usage qu’ont fait dans leurs témoignages la plupart des (plus ou moins) proches de l’ancien président de la République de l’imparfait, ce temps qui vous envoie ad patres en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je m’attendais à apprendre le décès de Jacques Chirac dans les 24 heures, c’est dire. Or, à l’heure qu’il est, ce dernier est toujours parmi nous… et France 2 n’a encouru les foudres de personne.
Je ne sais si Jacques Chirac apprécie (appréciait ?) un autre Jacques (Brel) mais si tel est (était
?) le cas, il pourrait tout à fait reprendre à son compte, en guise de pied de nez à tous ces empêcheurs de mourir à son heure, les vers qui concluent La Chanson de Van Horst :
« Je suis un mort
Encore vivant » !