L’art de prendre les bonnes résolutions

Bonnes résolutionsHéritée de Babylone1, reprise par les Romains2, la tradition des bonnes résolutions n’est devenue celle que nous connaissons aujourd’hui qu’une fois revisitée par le christianisme. Depuis nous prenons chaque année, plus ou moins sérieusement (consciemment) selon la quantité d’alcool ingurgitée, des engagements (arrêter de fumer / boire / manger n’importe quoi à n’importe quelle heure/ ne vivre que pour son travail/ considérer que le sport, c’est pour les autres…) dont la principale caractéristique est de porter en germe leur propre échec.

 Psys, coachs, etc. se sont évidemment penchés sur la question et sont tous peu ou prou d’accord pour dire que les bonnes résolutions n’étant jamais l’expression d’un désir propre à la personne qui les prend, mais résultant bien plutôt de la pression exercée conjointement sur cette dernière par la mode, la publicité, les médias, les ami(e)s qui ne nous veulent pas autant de bien qu’ils(elles) le prétendent…, elles ne peuvent tout simplement pas être tenues.

 

Tout se passe en réalité comme si en les prenant, devant témoins (plus ou moins avinés eux aussi) qui plus est, on avait déjà accompli un tel effort qu’on n’avait plus l’énergie d’aller plus loin tout en se sentant néanmoins vaguement coupable d’en rester là. Surmoi quand tu nous tiens !

Dans ces conditions, un bon conseil : soit vous ne prenez plus de bonnes résolutions et « mettez » ce faisant, selon le mot du psychanalyste hongrois Sándor Ferenczi, « votre surmoi au rancart », soit vous élevez vos désirs profonds au rang de bonnes résolutions !

Expo PMB BuchheimJ’ai opté pour la seconde solution et décidé de ne plus attendre que mon travail me laisse le temps de satisfaire mes envies culturelles, mais bien plutôt de prendre le temps de les satisfaire, travail ou pas. Ainsi, dès la rentrée de janvier, je prenais une demi-journée pour aller voir au Buchheim Museum, l’exposition consacrée à Paula Modersohn-Becker (1876-1907), l’une des précurseures de l’expressionnisme allemand. En 2016, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris avait consacré à cette artiste plus parisienne qu’allemande, selon le fondateur du musée Buchheim, une rétrospective3 qui avait connu un grand succès ce qui n’avait fait, à l’époque, qu’accroître ma déception de ne pas l’avoir vue. Cette déception, je l’ai surmontée cette année en réalisant ce désir d’art sans le remettre à plus tard.

Et ne voilà-t-il pas que je tombais peu après sur les résultats d’une étude britannique selon laquelle l’intérêt pour l’art ou le fait de pratiquer une activité artistique ne serait-ce qu’une fois par mois étaient des facteurs de longévité. En cédant à la tentation artistique, j’ai donc non seulement tenu ma bonne résolution, mais aussi potentiellement allongé mon existence. Certes, si tout le monde suit mon exemple, cela risque évidemment à terme d’entraîner un nouveau report de l’âge de départ à la retraite, mais c’est là un autre débat !

1 Où l’usage voulait qu’en tout début d’année, on restituât à son propriétaire le matériel agricole qu’on lui avait emprunté et qu’on remboursât ses dettes.

2 Qui en janvier, le mois de Janus (le dieu aux deux visages : l’un tourné vers le passé, l’autre vers l’avenir), "se repentaient"  – on me pardonnera cet anachronisme : le repentir étant si je ne m’abuse une "invention" chrétienne – auprès de ce dernier de leurs mauvaises actions de l’année passée et lui promettaient de mieux se comporter au cours de celle qui commençait.

3 L’application de l’exposition peut encore être téléchargée.

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

marie-odile.buchschmid@t-online.de
www.moenmots.de
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