Lectrice en deuil
« Le secret de la liberté, c’est la librairie. »
Bernard Werber, écrivain
Je dédie cette citation à la Librairie allemande de la rue Sauton dans le cinquième arrondissement de Paris qui, en dépit des efforts que sa propriétaire, Mme Iris Mönch-Hahn, n’a pas ménagés, a fermé définitivement ses portes le 14 juillet 2017.
Vous avez bien lu : le 14 juillet, le jour de la fête nationale française instituée en 1880 pour commémorer la prise de la Bastille, acte fondateur de la Révolution par lequel le peuple français a manifesté son intention de prendre son destin en main et de partir à la conquête de sa liberté. La liberté qui, portée par les arbres à son nom alors plantés, s’est depuis profondément enracinée dans la terre de France. Et de l’arbre au livre, il n’y a qu’un pas qu’allègrement je franchis, tel le seuil d’une librairie.
Le 4 février 2010, les dirigeants de l’Allemagne et de la France réaffirmaient solennellement en ratifiant l’Agenda franco-allemand 2020 leur volonté de poursuivre l’œuvre esquissée et initiée par le Traité de l’Elysée de 1963. Dans le domaine de l’éducation, les deux objectifs « D’ici 2020, le nombre de cursus bilingues dans l’enseignement supérieur doit doubler […] » et « L’apprentissage de la langue du partenaire doit être encouragé et soutenu […] » sont, me semble-t-il, toujours à l’ordre du jour. Comment expliquer avec un tel arrière-plan qu’une librairie allemande ne parvienne pas à se maintenir dans la capitale française ?
En ce 14 juillet 2017, la tristesse était décidément de mise…