Convictions ou intérêt personnel ? Telle est la question !

Comme tous les Français devraient le savoir, vu la fréquence à laquelle les médias hexagonaux parlent de l'Allemagne – au 20 heures de France 2 du 15 juillet par exemple, à propos de la prétendue reprise économique évoquée par François Hollande à l'occasion de la rituelle interview du chef de l'État du non moins rituel 14 Juillet –, nous sommes de ce côté-ci du Rhin en pleine campagne électorale (renouvellement du Bundestag). Ou plutôt nous devrions l'être car je dois avouer qu'une fois de plus je me demande quand ça va vraiment commencer et je redoute qu'une fois de plus, lorsque je vais enfin avoir l'impression que ça démarre, je serai en train de regarder à la télévision la soirée consacrée le 22 septembre prochain aux résultats desdites élections ! Où sont les invectives, les empoignades verbales, les supputations alimentées par les innombrables sondages, les meetings au cours desquels certains candidats s'élèvent au rang de tribun et semblent pouvoir accéder aux plus hautes fonctions, faisant oublier l'espace de quelques heures la représentativité en réalité négligeable de leur courant politique ?

Rien de tout cela ici ! Même la vie politique est raisonnable… Certes, les hommes et femmes politiques s'envoient aussi des petites phrases bien senties d'autant plus assassines d'ailleurs qu'en Allemagne, pays de culture explicite, on ne tourne pas comme en France autour du pot ou (ici) de l'urne. Mais le côté passionnel, les excès et autres débordements de mes compatriotes me manquent ! La différence entre les Français et les Allemands réside peut-être en ce que les premiers aiment la politique – je n'ai pas parlé du personnel politique ! – alors que pour les seconds, elle est un mal nécessaire qu'il faut sérieusement encadrer pour ne pas la voir engendrer des régimes comme celui auquel ils doivent d'avoir perdu l'estime d'eux-mêmes…

A propos de culture de l'explicite, il y a de fortes probabilités qu'un Allemand lisant cette longue introduction, commencerait sérieusement à se demander où je veux en venir !

Quelque “discrète“ que soit la campagne, les différents impétrants n'en ont pas moins un programme que les médias analysent avec la rigueur et le sérieux que le monde entier envie à la patrie de Goethe – tout en tentant désespérement depuis des lustres de l'égaler et, à défaut d'y parvenir, en la tournant en dérision. C'est ainsi que j'ai découvert jeudi 11 juillet dans mon quotidien qu'en matière fiscale il valait mieux voter à droite qu'à gauche. Je m'explique : si les électeurs renouvellent leur confiance à Merkel, ils verront leurs revenus moins taxés que s'ils optent pour son rival de la SPD. Si je votais – en tant que ressortissante de l'UE, je ne suis autorisée à m'exprimer qu'aux scrutins locaux et européens –, je serais confrontée au dilemme suivant : voter à gauche et ainsi rester fidèle à mes convictions ou bien voter à droite et les fouler aux pieds au profit de mon porte-monnaie. Quelle serait mon attitude ? Puis-je vraiment jurer que les premières l'emporteraient sur le second ? Le comble de la duplicité serait évidemment de voter à gauche aux élections françaises et à droite à leurs équivalentes allemandes !

Marie-Odile Buchschmid
Birkenweg 14
82291 Mammendorf

marie-odile.buchschmid@t-online.de
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